Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Deux semaines à peine après le drame, mes premières pensées vont bien évidemment aux victimes et aux familles des victimes de ces attentats, ainsi qu’à tous les services qui sont mobilisés depuis le 22 mars et se sont mesurés avec courage à ces épreuves.
Notre émotion est encore vive. Elle le demeurera longtemps.
Néanmoins, notre responsabilité est d’aller de l’avant.
D’être debout, à l’image de tous les Bruxellois qui, depuis le 22 mars, m’impressionnent, surtout par leurs élans de solidarité.
Car malheureusement, ce que l’on ressent à Bruxelles ne semble pas être la même chose de ce que l’on dit de Bruxelles, principalement dans la presse internationale.
Tuer Bruxelles, tuer ce que représente Bruxelles – ce qui est évidemment l’objectif des terroristes aveugles qui nous attaquent collectivement – c’est aller plus loin que les 32 victimes du 22 mars.
C’est mettre à mal notre vivre ensemble. C’est mettre à mal notre développement économique et social.
Et je le dis solennellement, en tant que Premier des Bruxellois, cette victoire, ils ne l’auront pas !
Bien sûr, les derniers jours furent difficiles. Et bien sûr, Bruxelles fut le théâtre de tensions inédites, le lieu d’expressions de solidarité, de partage, et parfois aussi d’incompréhensions, de certaines violences ignorantes et de provocations.
Mais ce petit bout de la lorgnette n’est pas Bruxelles !
Je me souviens avec émotion de ces taximen, de ces hôteliers, de ces simples citoyens qui ont offert un peu de réconfort et beaucoup de leur temps pour venir en aide aux victimes en mettant leurs services gratuitement à disposition de ceux qui en avaient besoin.
Bruxelles l’accueillante, l’ouverte, la solidaire.
La vraie Bruxelles et non pas ces images de quelques dizaines d’excités qui pensent encore à déverser une haine nauséabonde alors que les Bruxellois sont aux antipodes de cette colère-là.
Bruxelles reste debout. Bruxelles reste en vie.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, Gouvernement fédéral et Gouvernement régional, nous avons tout fait pour que – contrairement au mois de novembre dernier – la vie à Bruxelles continue dès le 23 mars !
C’était là notre premier et plus vigoureux souhait : ne pas revivre le silence et l’attente insupportable du mois de novembre. Ne pas laisser croire un seul instant que nous serions vaincus ou dans la peur.
C’est ainsi que Bruxelles n’a pas connu un seul jour de fermeture d’écoles.
C’est ainsi que les services publics bruxellois sont restés ouverts en permanence.
C’est ainsi que les commerces, les cinémas, les musées, les salles de concert n’ont pas fermé leur porte.
Dans le deuil, dans la peine, mais debout.
Je veux donc ici adresser aux enseignants dans nos écoles, aux puéricultrices, aux nombreux agents dans nos services publics régionaux, fédéraux, communaux, aux travailleurs de la STIB, de la SNCB, de la police, du SIAMU, les remerciements chaleureux du Gouvernement bruxellois.
Je vous le disais, si la vie a suspendu son cours pour de trop nombreuses victimes, la vie n’a jamais quitté Bruxelles.
Depuis le 22 mars, de nombreux événements se sont déroulés en toute sécurité à Bruxelles : sommets européens, congrès, festivals, etc… A titre d’exemple, le BIFFF se tient en ce moment, Johnny Halliday a rempli le Palais 12 le 26/3, un Sommet EU-Inde avec la présence du premier Ministre Indien (30/03), divers congrès internationaux médicaux et professionnels (31/03/2016 : 2nd EORTC Cancer Survivorship Summit, 03/04/2016-07/042016 : SPIE Photonics Europe, 03/04/2016-07/042016 : International meeting on the chemistry of graphene and carbon nanotubes..)
Je tiens également à rappeler que l’ensemble de lieux culturels est ouvert au public, et les évènements continuent à être organisés et à se tenir avec des mesures de sécurité complémentaires.
Il est à noter qu’un monitoring de chaque événement est organisé par les polices locales de manière à évaluer les risques et la mise en place les mesures nécessaires éventuellement nécessaires.
Bruxelles, siège de nombreuses institutions internationale peut se targuer de posséder une large expérience de la gestion des évènements à haute sécurité, notamment dans le cadre des sommets européens ou des manifestations qui peuvent avoir lieu dans ce cadre. Nous sommes un modèle de gestion de ce type d’événements en Europe, nos services de polices sont formés pour y faire face.
A ce jour, voici l’état de la situation et des mesures mises en place :
Concernant l’Aéroport de Zaventem :
L’aéroport est réouvert, la priorité absolue est donnée à la sécurité, il est donc impossible de communiquer une date exacte de réouverture totale, car l’ensemble des mesures seront évaluées au jour le jour de manière à garantir la meilleure sécurité possible.
Bruxelles dispose de connections très importante de trains à grande vitesse et est donc facilement accessible depuis les aéroports voisins (4 aéroports internationaux se situent à moins de 2 heures de train du centre de la capitale (Cologne, Amsterdam, Paris et Londres).
Concernant les Gares:
– Présence de l’armée dans toutes les gares de la ville et mise en place de contrôles aléatoires aux entrées des grandes gares dans tout le pays
– Les trains nationaux et internationaux voyagent à 100% de et pour Bruxelles. Les principales compagnies ferroviaires (Thalys, Eurostar, SNCB…) conseillent d’arriver au moins 1h avant le départ
Concernant le Métro et autres transports publics :
– Les 4 lignes de métro sont exploitées de 7h à 19h (18h30 dernier départ) sur l’ensemble de leur itinéraire, mais les métros ne s’arrêtent pas dans certaines stations. (la liste exhaustive est disponible sur le site de la STIB)
– L’accès aux stations est limité à l’entrée principale
– Le réseau de surface – bus et tram – est exploité dans son entièreté (sauf la ligne 12 + (vers zaventem) le 21 limité à l’arrêt Bourget après 20h)
– Présence militaire aux entrées de stations ouvertes
– Présence policière dans le métro et en surface
– Contrôles aléatoires dans les stations
– Enfin, nous travaillons sans relâche pour que l réseau STIB fonctionne normalement la semaine prochaine
Concernant les bâtiments et les lieux publics, les hôtels et les sites touristiques :
– La présence de services de police et de militaires est toujours renforcée à Bruxelles et dans le reste du pays.
– Les acteurs touristiques ont annoncé des recrutements de personnels de sécurité supplémentaires afin de garantir la sécurité des visiteurs. Ils sont en contact permanent avec les autorités fédérales et régionales pour assurer la sécurité de chaque personne logeant dans un hôtel bruxellois ou se rendant dans des lieux touristiques. Les recommandations de l’OCAM sont suivies par l’ensemble des acteurs touristiques et culturels et leur application est adaptée de manière régulière.
Par ailleurs, afin de rassurer et d’encadrer les visiteurs et les organisateurs d’événements, l’office de tourisme de Bruxelles, visit.brussels, a mis en place une série d’actions supplémentaires pour les informer, tels que:
– la mise sur pied d’un Call Center pour répondre à toutes les questions des visiteurs qui souhaitent se rendre à Bruxelles (questions relatives à leur arrivée en ville, leur vol et à leur éventuelle réaffectation dans un autre aéroport, train, horaires, mesures en ville…).
Ce service est disponible de 8h00 à 21h00 : +32 (0)2-551 54 73 , callcenter@visit.brussels.
– La communauté des Brussels Greeters (90 personnes) a été appelée en renfort pour accueillir et informer les visiteurs. Ce sont des bénévoles bruxellois, amoureux de leur ville qui sont disponibles dans des points stratégiques de la capitale pendant les grands évenements et congrès. Ils sont là pour aider, conseiller, rassurer tout visiteur nécessitant de l’aide.
– Une webcam a été placée Grand-Place pour permettre à tous de constater en temps réel et 24h/24 «ce qui se passe réellement à Bruxelles»
Bruxelles n’a pas été paralysée.
Nos Gouvernements travailleront de pair et avec la dernière énergie à faire en sorte que continue à progresser l’activité de cette Région, poumon économique du pays et capitale de ses institutions et des institutions européennes.
Dès novembre, vous le savez, nos entreprises et les forces vives bruxelloises, syndicats, associations et interlocuteurs sociaux ont œuvré avec nous à l’identification des difficultés rencontrées et à des pistes de solutions à dégager.
Le Premier Ministre m’a assuré que cette démarche serait prolongée et renforcée entre nos Gouvernement et l’ensemble des interlocuteurs sociaux régionaux et fédéraux.
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