LA PROSTITUTION, PARLONS-EN !
communiqué de presse
15 janvier 2015
Le Centre de Recherche de l’Observatoire bruxellois pour la Prévention et la Sécurité (OBPS) a réalisé une étude sociologique sur la prostitution en Région bruxelloise qui a mis en évidence les différentes formes de prostitution existantes et montré la variété des logiques professionnelles et des profils des praticiens et leurs gestionnaires ou trafiquants.
S’intéressant principalement à la prostitution publique et visible sur le territoire régional, les différents lieux sont identifiés, ainsi que l’importance du rôle des acteurs de régulation sociale que sont les services communaux concernés, les associations de santé et d’accompagnement des personnes prostituées, ainsi que les sections mœurs et traite des êtres humains de la Police. Les différentes situations identifiées appellent dès lors des mesures spécifiques et adaptées à chaque situation, d’une part, et à une coordination de la politique régionale, d’autre part.
L’étude distingue également l’échelle locale de l’échelle internationale, la première étant la face visible des effets d’une certaine mondialisation associée à une forme particulière de la criminalité organisée, le trafic et la traite des êtres humains. Au bout de la chaîne pénale, le système judiciaire se présente comme un acteur important du traitement de l’exploitation sexuelle et de ses victimes, aidé par le travail de terrain des services de police qui assurent un suivi et mènent des enquêtes qui s’étalent parfois sur plusieurs années.
Les communes bruxelloises concernées développent, tant bien que mal, des plans et règlements particuliers d’encadrement de l’activité prostitutionnelle afin de limiter les désagréments et le sentiment d’insécurité parfois ressenti par les riverains dans les quartiers concernés, mais également par les personnes qui se prostituent. Les communes mettent alors en place des actions concrètes influant directement sur les logiques professionnelles des acteurs concernés, sans toutefois se mettre en porte-à-faux avec le Législateur qui, précisément, ne donne actuellement pas la possibilité d’une prise en charge effective de l’activité par les pouvoirs publics. Le secteur associatif social-santé, quant à lui, entoure les personnes qui se prostituent et contribue à leur bien-être ainsi qu’à la connaissance de l’activité et de ses évolutions permanentes.
Ont collaboré à cette étude : des experts des services de prévention de Bruxelles-Ville, Ixelles, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, les asbl Entre 2, Pag-Asa, Alias et Espace P, ainsi que la brigade des mœurs de la zone de police Bruxelles/Ixelles et la section Traite des Etres Humains de la zone de police Schaerbeek/Evere/Saint-Josse-ten-Noode.
Les principales questions traitées dans l’étude sont :
– les aspects historico-idéologiques, juridiques et stratégiques de la prostitution ;
– les différentes formes de prostitution publique ;
– les statistiques policières et judiciaires ;
– les problèmes liés à la prostitution publique au sein des quartiers et les mesures prises pour les endiguer ;
– le bien-être et la sécurité des personnes prostituées ;
– la lutte contre la criminalité, la traite et l’exploitation sexuelle.
Les principales recommandations de l’étude sont :
– – l’organisation d’une concertation régionale entre les autorités locales concernées par la prostitution publique, en vue de convenir d’une vision politique partagée du phénomène et d’harmoniser les actions mises en œuvre ;
– – la reconnaissance des différents acteurs et de leurs rôles complémentaires pour favoriser le partage d’informations et de bonnes pratiques dans un souci de transversalité ;
-la prise en compte de l’avis des personnes prostituées et de leurs clients.
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, réunira les autorités locales concernées par la prostitution publique dans le courant du premier semestre 2015. Une journée thématique devrait suivre en vue de partager et de débattre, plus en avant, les résultats observés et les actions à définir ultérieurement.
Contact pour obtenir l’étude : +32 (0)2 563 49 11
_____