Territoire du canal Horizon + 10
communiqué de presse
5 février 2015
Le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a pris ce jeudi 5 février 2015 des décisions importantes en vue de traduire en actions et projet concrets le Plan Canal tel qu’il a été conçu par Alexandre Chemetoff.
Ces mesures sont la preuve, si besoin en était, que le Gouvernement a fait du Plan-Canal la priorité de sa stratégie de développement territorial, convaincu que ce territoire est en mesure de fonder le redéploiement de Bruxelles d’ici 10 ans.
L’élaboration d’un plan pour le territoire du canal a démarré en novembre 2012 par l’attribution de cette mission à Alexandre Chemetoff associé à Idea Consult et Ecorem.
Il s’agissait de :
− de répondre au boom démographique et donc au besoin corrélatif de nouveaux logements, d’écoles, d’équipements et d’espaces publics ;
− de questionner la désindustrialisation de ce territoire et d’identifier les moyens de relancer une dynamique économique qui soit génératrice d’emplois pour les Bruxellois tout en s’inscrivant durablement dans un contexte urbain inclusif ;
− de faire en sorte que le territoire du canal soit un instrument de liaison des quartiers plutôt qu’une frontière.
Un des premiers acquis du Plan-Canal depuis son lancement est d’avoir cartographié ce territoire et mis en évidence un Domaine régional, c’est-à-dire un réseau de foncier public d’environ 313 ha, maîtrisé par les collectivités, et au sein duquel la Région doit mettre en œuvre des projets exemplaires qui puissent constituer des leviers pour le développement de la totalité du périmètre.
La réponse aux défis bruxellois impose en effet, dans le cadre du Plan-Canal, une utilisation optimale, responsable et efficace du foncier public par l’application systématique, en fonction des circonstances, des principes de densité, de mixité fonctionnelle et d’intégration urbaine.
Surtout, la phase de conception terminée aujourd’hui a permis de mesurer combien l’enjeu du Plan-Canal, le potentiel de ce territoire, l’énergie des habitants, des associations et des entreprises qui le vivent, peuvent être les ingrédients d’un projet d’envergure métropolitaine de nature à fédérer toutes les forces vives de la Région en vue de positionner Bruxelles parmi les villes européennes et mondiales qui compteront dans l’avenir.
Aujourd’hui, plus personne ne remet en cause cette stratégie qui, si elle est parfois source d’interrogations, suscite plus d’impatience que de craintes.
Je me réjouis de cette prise de conscience et de l’envie qu’a suscitée le Plan Canal auprès des acteurs de la ville.
Mais aujourd’hui, le Plan-Canal c’est quoi ?
Aujourd’hui, le Plan Canal, c’est un concept, un plan, une stratégie d’actions qui recouvre les éléments suivants :
– la mise en évidence d’un potentiel énorme de minimum 25.000 logements et 7500 emplois, illustré par Alexandre Chemetoff sur les sites témoins de Biestebroeck, Birmingham, Beco et Vergote ;
– un réseau de foncier public de plus de 300 ha, le Domaine régional, au sein duquel la Région et les collectivités ont le devoir de monter des projets exemplaires ;
– 3 principes fondamentaux à la base de tout projet: densité, mixité fonctionnelle et sociale, intégration urbaine ;
– 12 sites témoins sur lesquels appliquer cette stratégie ;
– le lieu d’une nouvelle dynamique économique inscrivant les entreprises dans le tissu urbain et posant les bases du développement d’une économie urbaine, moderne, durable et inclusive.
Le Plan-Canal aujourd’hui, c’est un matériau extraordinaire façonné au cours d’une phase de conception, d’élaboration et de conviction pour laquelle Alexandre Chemetoff doit être félicité.
Cette phase se termine aujourd’hui pour faire place au démarrage d’un processus opérationnel qui doit traduire le Plan-Canal en réalités concrètes.
Ce concept, ce plan, cette stratégie d’action, le Gouvernement s’est donné 10 ans pour la concrétiser sur base d’une méthodologie approuvée ce jeudi 5 février 2015.
Cette méthodologie repose d’abord sur la mobilisation d’un budget de 12 millions € dont l’ampleur est inédite à Bruxelles pour une stratégie de développement territorial et suffit à traduire l’ambition qui est la nôtre pour le territoire du canal.
Ce budget sera mobilisé sur dix ans de manière à constituer un investissement pour l’avenir.
En effet, pour accélérer la formation d’une culture du développement urbain préfigurant une nouvelle manière de faire la ville à Bruxelles, le Gouvernement a décidé de constituer une équipe interne chargée de la mise en œuvre du Plan Canal :
– au minimum 3 personnes seront engagées au sein de BDU pour être responsable de l’achèvement du travail de définition et de programmation des sites témoins ainsi que d’une mission de Research by design (consistant à tester rapidement des esquisses, des scénarios d’aménagement, des faisabilités, des potentialités d’un site, d’un bâtiment ou d’un espace soit comme proposition de base pour un projet soit comme contre-projet permettant de faire évoluer un projet initial) ;
– 2 personnes viendront renforcer la Direction de l’Urbanisme pour accélérer l’instruction des permis d’urbanisme liés au Plan-Canal ;
– Enfin, 3 personnes sont prévues pour être les chefs de projets en charge du développement des sites témoins et donc :
o de la coordination des projets publics et privés ;
o du montage optimal des projets publics et/ou mixtes traduisant les principes de densité, de mixité fonctionnelle et d’intégration urbaine sur base de procédures garantissant la plus grande qualité et l’exemplarité des projet publics ;
o De l’accompagnement des promoteurs privés en vue de faire systématiquement évoluer les projets vers le respect des objectifs du Plan Canal et le renforcement de leur qualité architecturale et urbanistique.
Cette équipe de Chefs de projet sera initialement constituée de 3 personnes.
C’est donc un dispositif de minimum 8 personnes qui est mis sur pied, budgété jusqu’à la fin de la législature, et qui sera placé sous l’impulsion du Bouwmeester récemment désigné, Kristiaan Borret.
Le Gouvernement a aussi décidé de délimiter un périmètre opérationnel qui constitue la préfiguration d’un périmètre d’intérêt régional au sens du CoBAT.
Ce périmètre opérationnel de 700 ha sera un cadre de référence qui :
– Fondera l’action d’un fonctionnaire délégué désigné comme interlocuteur spécifique pour l’instruction des permis d’urbanisme liés à la réalisation du Plan-Canal ;
– Constitue un périmètre au sein duquel chaque projet d’envergure doit être la traduction des principes de développement du Plan-Canal que sont la densité, la mixité fonctionnelle et l’intégration urbaine.
Pour être tout à fait précis, le Gouvernement a aussi décidé de faire aboutir rapidement la constitution d’une structure spécifique dédiée à la mise en œuvre opérationnelle du Plan-Canal. L’expérience montre en effet que le développement urbain nécessite de concentrer dans une large mesure à la fois une certaine dose de maîtrise foncière et une certaine dose de maîtrise d’ouvrage. Ce sera précisément l’objet de cette structure à créer et qui sera une émanation de la SAF, comme le prévoit l’accord de gouvernement.
Enfin, il a aussi été décidé qu’un budget conséquent d’environ 7 millions € allait dores et déjà être réservé pour financer un vaste projet d’espace public sur un site témoin et ainsi traduire en faits concrets l’engagement du Gouvernement de transformer le territoire du Canal en nouvelle centralité, en trait d’union entre les quartiers, alors qu’il est vécu aujourd’hui par beaucoup d’habitants comme une cicatrice ou une frontière.
Voilà, avant de céder la parole à Kristiaan Borret, j’aimerais conclure en vous disant combien le Plan-Canal doit pour moi devenir une cause commune qui permettent à tous de s’engager, d’abord parce que tout le monde est concerné, mais aussi parce que, j’en suis convaincu, tout le monde doit pouvoir se retrouver dans notre capitale de demain, les habitants bien sûrs, les usagers de la ville, les entreprises et la culture.
Ce futur, c’est par exemple sur le site de Béco qu’il peut devenir concret rapidement … Sans que les images produites par Chemetoff ne doivent être prises pour l’évangile, elles illustrent un avenir possible qui permettrait la réalisation de 1700 logements, la création de 700 emplois et l’aménagement de 100.000 m² de parcs et jardins.
Mais au-delà des réponses que le Plan-Canal doit apporter aux besoins primaires et légitimes des bruxellois en termes de logements, d’équipements et d’emplois, il y a sur ce territoire un potentiel susceptible d’emmener Bruxelles et ses forces vives vers son destin de métropole européenne attractive et inclusive, apportant à tous les acteurs urbains de quoi s’épanouir.
Ces forces vives, et ce projet métropolitain, ils pourront s’incarner dans le projet de création d’un musée d’art moderne et contemporain que le Gouvernement a décidé d’installer dans les anciens bâtiments Citroën situés place de l’Yser. Parce que nous croyons à ce que nous faisons sur le territoire du canal, parce que nous sommes convaincus que ce territoire mérite tout notre respect et toute notre énergie. Et que, cette énergie, nous souhaitons l’investir pendant 10 ans sur chaque cm² de ce territoire dans le cadre de ce projet politique au sens premier du terme, puisqu’il s’agit de faire la ville de demain.
(Extrait du discours du Rudi Vervoort à la conférence de presse “Territoire du canal Horizon +10”)
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