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La prison de Saint-Gilles en grande partie définitivement classée

communiqué de presse

1 avril 2021

À l’initiative de Pascal Smet, Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Patrimoine, le Gouvernement Bruxellois a approuvé aujourd’hui le classement de nouvelles parties de la prison de Saint-Gilles. Cette procédure s’inscrit dans le cadre de la future reconversion de l’ensemble du site.

Le Ministre-Président Rudi Vervoort a adressé récemment un courrier au fédéral l’invitant à préciser ses intentions quant à l’avenir du site ainsi que son calendrier de libération tout en insistant sur l’attention toute particulière que la Région portera à ne pas laisser ce lieu symbolique inoccupé. 

« Le fédéral a annoncé sont intention de commencer dès 2022 à transférer les détenus de la prison de Saint-Gilles vers celle de Haren. Ce classement définitif protège désormais l’ensemble du mur d’enceinte du côté de l’avenue Ducpétiaux. Mais aussi toutes les tours de guet, les jardins de part et d’autre de l’entrée, le noyau central (façades et toits),  la chapelle (dans son intégralité) et la première travée des ailes abritant les cellules qui y sont reliées. Cela permettra de concevoir un projet en accord avec le patrimoine.  Pour développer ce futur quartier urbain la Région pourra s’inspirer de l’expérience liée au développement du quartier Tivoli et ainsi largement surpasser le Quartier Vert (Groenkwartier) anversois», déclare Pascal Smet, Secrétaire d’État bruxellois à l’Urbanisme et au Patrimoine.

En vue de préparer au mieux ce futur développement, la Région de Bruxelles-capitale a réaffirmé, auprès du Fédéral son désir de devenir rapidement propriétaire des lieux. Une étude de faisabilité a déjà été menée. Dans ses conclusions, elle démontre que les bâtiments principaux de la prison de Saint-Gilles sont à même d’être réaffectés en logement et équipements tout en tenant compte de l’aspect patrimonial des lieux. Vu le transfert définitif de tous les détenus annoncé d’ici 2024. Il est temps d’entrer dans les discussions concrètes. La Région et le quartier ne pourraient vivre avec un tel espace vide ou un chancre en création.

« Je suis heureux que ce classement vienne confirmer les ambitions affichées par la Région bruxelloise depuis 2015, dans une étude de définition pour ce site. Nous voulons un projet mixte, équilibré, intégré et respectueux de la valeur patrimoniale des lieux. Je l’ai rappelé au fédéral dans un courrier récent. Et désormais, je compte sur une étroite collaboration entre tous les partenaires pour définir ensemble l’opérationnalisation de ces ambitions. » a déclaré Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

« Je salue le classement de la prison qu’avait sollicité la commune de Saint-Gilles. C’est un patrimoine unique.  J’espère qu’il inspirera ceux qui imagineront le futur site après le déménagement de la prison. » a déclaré Charles Picqué, bourgmestre de Saint-Gilles.

Histoire

Ce vaste complexe de style néo-médiéval, conçu par l’arch. Joseph Jonas Dumont et réalisé, de 1878 à 1884, par l’arch. François Derre et classé certaines partie comme les logements de fonction et les bâtiments d’entrée.

Les prisons ont été conçues sur base des thèses de criminologues anglo-saxons, développées par Édouard Ducpétiaux, à l’origine des plans de bon nombre de prisons belges. Le système appliqué est le panoptique, qui prescrit une disposition des espaces permettant la surveillance optimale de l’ensemble des détenus à partir d’un point central.
 

Le complexe est délimité par un mur d’enceinte rectangle à angle coupé au sud. Il est bordé, d’une part, par l’av. Ducpétiaux et la pl. Delporte, sur laquelle donne l’entrée de la prison et, d’autre part,

À front de l’av. Ducpétiaux, le mur d’enceinte de pierre de Gobertange est comme un petit château médiéval. Le mur est rythmé, dans sa partie supérieure en encorbellement, par une frise d’arceaux brisés évoquant des mâchicoulis sur consoles. Face à la pl. Delporte se dresse l’entrée du complexe, composée d’un porche axial à porte ogivale munie de deux vantaux ouvragés. Celle-ci est flanquée de deux tours crénelées de plan polygonal, à encorbellement de mâchicoulis et coiffées de guettes. Tours percées d’archères et de fenêtres en meurtrière. De part et d’autre du dispositif d’entrée, deux bâtiments de plan en L de deux niveaux, accostés d’une tour engagée dans l’angle, sont percés de fenêtres grillagées à arc brisé sous cordon. Les façades à front de rue sont marquées par un encadrement monumental. Le porche, à l’origine aménagé en conciergerie, débouche sur une cour, bordée par les maisons du directeur et du chef-surveillant à g. et par celle du directeur-adjoint à dr. Façades en briques rouges, de deux niveaux, percées de baies à arc brisé et encadrement de pierre bleue sous cordon.

Dans l’axe de l’entrée, l’avant-corps des bâtiments de la prison, d’un seul niveau, accueille un réfectoire pour les surveillants et une salle d’attente pour les visites aux détenus. Un couloir bordé de différents locaux conduit au cœur du complexe. Il est rythmé par des arcs brisés reposant sur des colonnes monolithes de pierre bleue, à socle polygonal et chapiteau à frise d’arceaux. Le couloir conduit au noyau central, le centre de surveillance, de plan dodécagonal. Celui-ci présente une haute élévation percée de vastes baies à arc brisé et remplages et coiffée, sur chacun des douze pans, de pignons à rampants droits. L’édifice est sommé d’un niveau en retrait abritant une chapelle, sous toit conique et lanterneau élancé.

À partir du noyau central rayonnent les cinq ailes, entre lesquelles s’intercalent cuisine, boulangerie, infirmerie et buanderie, reliées au centre par un long couloir. Chacune des ailes compte trois niveaux sur lesquels se répartissent 120 cellules, de part et d’autre d’une galerie centrale. Les façades latérales sont ajourées de fenêtres grillagées et cintrées, à linteau en pierre blanche.